Apprentissage du kai ! Oh year !


Midi. Apollon avait encore la moitié de son chemin dans le ciel à accomplir, pour laisser la place à la Nuit. Ca l’embêtait, Apollon: ce matin, il serait bien resté couché. Mais c’est dur de se lever après le lever du soleil, quand on est celui qui le conduit …
Donc, pour se venger, Apollon s’amusait à lancer ses flèches de feu sur tout les pauvres mortels osant pointer leur nez dehors.

Kadashman, plus modestement, marchait d’un pas nonchalant vers la grand-place du village. La place en question était un ovale pavé de l’immonde pierre rouge qui compose les montagnes du pays du vent; mais au moins, elle était pavée: dans le plupart des ruelles de Suna, le sable constituait le seul revêtement des rues, un revêtement marron et collant en hiver, et un perpétuel nuage de sable, aveuglant et étouffant, en été. Sans compter, naturellement, que dans ce genre de rue, on n’a pas pu creuser d’égouts, ni de canalisations, qui seraient immédiatement bouchées par le sable. C’était le genre de quartier qu’évitent d’habiter les ninjas.
Enfin, la grand-place du village, elle, était pavée. Elle était la place historique, la plus ancienne du village. Son ancienneté était attestée: c’était un ancien oasis, celui ou était né le shodaï Kazekage. En fait, quiconque se trouvait sur cette place se sentait écrasé par le poids des ans. Kadashman, lui, la trouvait démodée. Au centre, se dressait une statue du shodai. Celui-ci était représenté avec ses marionnettes, la tête fière, le regard semblant scruter l’infini, le corps aux proportions parfaites prêt à bondir en cas de danger. Il était enveloppé d’un grand tissu drapé dont les deux pans lui retombait des épaules dans un mouvement qui donnait tout son dynamisme à la statue. Vraiment, on pouvait voir en cette statue, non une banale effigie de pierre, mais le shodai, comme il apparaissait à ses contemporain.
Kadashman trouvait que ce truc était à vomir. Si c’était ça, la tête du shodai, il était bien heureux de ne pas vivre à son époque. C’était Satiricon, son nom ? C’est sûr que cette statue, elle était satirique, et le personnage, un vrai satyre.
Il aurait bien été tagguer la statue, une nuit, si tagguer, ce n’était pas un truc banal, que n’importe quel gamin qui sent vibrer en lui une fibre plus ou moins artistique, n’est capable de faire.
Oui, Kadashman est un cassos.

Le seul avantage que Kadashman trouvait à cette place, c’est qu’elle rassemblait tout ce dont il avait besoin. Donc, il passait moins de temps à chercher partout la tour du Kazekage, l’académie, le marchand de pizza, l’armurerie, le bar louche qui accepte de vendre du saké aux mineurs, et ce dont il avait besoin dans le cas présent, la bibliothèque.
La bibliothèque de Suna est un bâtiment, dont les fondations sont en pierre et les murs en brique, pour ne pas qu’il s’enlise.
Kadashman espérait y trouver la réponse à ses questions existentielles, du genre « comment apprendre le kai ?», « pourquoi tant de ninjas veulent appartenir à un clan, alors que c’est tellement plus amusant de développer des techniques originales ? », « pourquoi les membres d’Akatsuki ont des goûts aussi pourris en matière de vernis à ongle ? », ou « que porte l’actuel Kazekage sous sa jupe ? ».
La bibliothécaire regarda entrer l’  « autre guignol » avec des yeux ronds. En effet, la dernière fois qu’il était entré dans ce bâtiment, il avait 12 ans, il hurlait à rendre sourd le monde entier, et il était tiré par deux professeurs de l’académie. Son regard s’attarda sur le T-shirt « Quand est-ce qu’on mange ? ». Elle faillit faire une remarque, puis se dit que c’était dommage: Kadashman était le premier genin à entrer dans la bibliothèque de son plein gré depuis plus de deux ans.
Ce dernier, sans un regard pour la bibliothécaire, fila dans les rayons, prit un livre au hasard, déchiffra son titre, le reposa, passa deux rayons plus loin, ferma les yeux, pointa le doigt au hasard, prit le livre que son doigt désignait, déchiffra le titre, le reposa aussi sec. Puis il attendit un instant, reprit le livre avec précautions, comme si il mordait et l’emporta à une table de lecture. C’était « Le ninjutsu pour les nuls ». Il commença la lecture.

P 117:
« La technique kai:
La technique kai est la méthode la plus simple pour se débarrasser d’un genjutsu. Nombre de ninja, même de niveau supérieur, trouvent cette technique ardue, mais ne vous inquiétez pas ! Si vous avez suivi les chapitres de ce manuel et appris les techniques avec succès, vous devriez triompher de cette difficulté sans trop de problèmes. Sinon, laissez tomber. »

Kadashman se retint de laisser le livre échapper de ses mains. Il en avait déjà marre; pourquoi est-ce que le monde est aussi dur avec lui ? Avec un courage digne des shinobis de la légende, il reprit la lecture.

P118:
« Il faut savoir que les lanceurs de genjutsu, pour contrôler la circulation du chakra dans la tête de son adversaire, doit faire passer son propre chakra dans la tête de la victime. Il le fait au moyen d’une action, qui monopolise l’attention de la victime, et à partir de cette action, il fausse les 5 sens de la victime. Pour faire simple, le lanceur fait une action, par exemple une série de mudras. La victime, pensant que c’est une technique de ninjutsu, focalise son attention sur le lanceur, qui a le temps d’atteindre avec son chakra la tête de la victime. Quand celui-ci reporte son attention sur le monde qui l’entoure, le lanceur modifie la perception de monde, selon sa volonté. Vous vous accrochez toujours ? Alors on peut dire que l’action du lanceur peut être visuelle (signe, mudras, qui peuvent aussi êtres nécessaires à des genjutsus compliqués…), sonore (cri, son d’instrument, …), olfactif ( rare ! Fumée,…), ou se rapporter au goût (rare! Fumet,…) ou au toucher (coup de poing …).
Maintenant, comment le contrer ?
En théorie, il suffit de reprendre le contrôle de votre chakra, dès que vous vous êtes aperçus que vous êtes sous l’emprise d’un genjutsu. Mais ce n’est pas si simple: en général, les utilisateurs de genjutsu sont bien plus habitués que vous à manipuler finement le chakra. Tout est donc désespéré ? Non !
La technique réside dans le fait que, si le chakra ne circule plus dans votre tête, votre ennemi ne peut plus le contrôler. Vous redevenez maître de vos sens, et pouvez à ce moment rétablir la circulation du chakra: le genjutsu est rompu ! 
Il faut donc que vous maîtrisiez le contrôle de votre chakra, non plus pour le concentrer, mais pour le stopper l‘espace d‘un instant.
Là encore, rien ne vaut mieux que l‘entraînement ! Essayez trois ou quatre fois. Puis demandez à un ami de vous lancer un genjustu, et tentez de le briser.
Cependant, attention: les meilleurs lanceurs de genjutsu ont l‘habitude de cette technique, et reprennent le contrôle de votre chakra dès que vous en rétablissez la circulation, voire même maîtrisent tellement votre chakra qu‘il vous empêche d‘en arrêter la circulation. »

Là, Kadashman dût relire trois fois la page, en faisant de grands signes avec les mains pour comprendre. La bibliothécaire, au bout du rayon, le regardait faire, l’air désespéré.

P 119:
« Avec cet assortiment de techniques, vous devez être capable de combler votre retard en ninjutsu, et de vous débrouiller en combat contre des non-ninjas. Maintenant, si vous voulez approfondir, n’hésitez pas à acquérir « le ninjutsu pour les nul, T.2 », du même auteur ! Dans ce volume, vous apprendrez des techniques plus évoluées, groupées en trois chapitres: ‘Le ninjutsu, c‘est pas si dur !’, ‘le taijutsu, ou comment placer un bon taquet dans la face de votre adversaire‘ et ’les voies sombres du genjutsu‘ ».

Kadashman referma le livre d’un coup sec. Voilà. Il avait fait ses 10 lignes. Il posa ses pieds sur la table, mit ses mains sous sa nuque et attendit. Il savait que bientôt, une voix étrange venue du ciel annoncerait « VALIDE », et il aurait appris la technique.
Il ferma les yeux et sombra lentement dans un profond sommeil, alors que la bibliothécaire s’approchait de lui en retroussant ses manches ...

Kadahsman lui sourit comme dans une pub Colgate (Le dentifrice qui rend les dents tellement blanches que tu peux te voir dedans, oui, on sait), et fila avec toute la vitesse dont est capable un homme qui tient absolument à ne pas courir.

C'est un fait connu: les voisins de quartier de Kadashman le prennent pour un taré, ceux qui habitent la même rue pensent qu'il est un peu bizarre, mais tous les ninjas le sont, alors bon... Les voisins immédiats de Kadashman estiment qu'il n'est qu'un sale gosse qui se donne top d'importance, et "qu'une bonne correction traditionnelle, lui ferait le plus grand bien."
En fait, les seuls qui apprécient un tant soit peu Kadashman, c'est la bande des Terreurs des Bas-quartiers de Suna, qui ont une photo de lui dans leur planque secrète, dans la cave de l'immeuble désaffecté au pied de la muraille, près de la porte Est. Pourquoi ils ont cette photo reste un des grand mystère non résolus de Suna No Kuni.

Mais enfin, depuis une semaine, tout le monde s'inquiétait sérieusement pour Kadashman.
"A se demander si il ne faut pas l'envoyer à l'hôpital", selon Haribo, son voisin.
"J'ai toujours pensé que ce gosse avait un grain. Mais là, ça tient du délire", nous confie Sébonlavi, qui le croise tous les jours.

Et en effet, les faits sont troublants: Kadashman, qui jusqu'alors se contentait de regarder le ciel, s'adresse maintenant à lui, en criant:
"Pourquoi ça ne marche pas ? J'ai fait ce qu'il fallait, pourtant ! Allez, dis juste que tu valides, ça va quand même pas t'écorcher la bouche ! Pourquoi tu ne dis rien ?"

hrp: Je pense que vu que Temari a posté un peu après moi, mon rp a été squizzé...
Je me permet de le rappeler, comme ça je pourrais passer à autre chose ...